L'aîné des trois fils de Viswanath Das, Anando Gopal Das, a reçu l'initiation
musicale de son père dès l'âge de onze ans. Pour rapporter de la nourriture chez lui, avec son jeune frère, il chante dans les trains et les gares en mendiant. Anando est l’un des derniers Bâuls de sa génération à perpétuer
la coutume du Madhoukori (littéralement « récolte du miel »), cette mendicité sacrée qui se pratique en offrant des chants dévotionnels dans les petits villages d'agriculteurs.
Pour y avoir séjourné adolescent, et pour y chanter désormais fréquemment avec sa famille et ses amis, Anando connaît bien l'Occident.
Il a compris la valeur de sa tradition et le nouveau défi que représentent
les échanges interculturels.
Aujourd'hui, li souhaite transmettre son art et sa philosophie aussi bien
à des Indiens qu'à des étrangers et surtout, se mettre au service des plus démunis de son pays.
Avec l'argent de ses tournées en Europe, il a construit un lieu modeste
qui accueille des pauvres de son quartier. Ils y apprennent à lire, à écrire
et ils y écoutent la musique et les chants des Bâuls.
Anando possède un vrai talent de pédagogue et se définit dans son pays comme un « travailleur social ».
Il n'en est pas moins un des plus émouvants et des plus subtils chanteurs
Bâuls actuels.
Il a composé quelques chants qui expriment une grande sensibilité spirituelle. Il se distingue dans les concerts et les enregistrements par l'extrême justesse de sa voix et de son accompagnement musical.
