Le pervers narcissique: Un phénomène de société
On parle aujourd'hui beaucoup de harcèlement et de perversion narcissique. Certains sociologues - et non des moindres - font du narcissisme le mal du siècle. Des psychologues nous indiquent que ceux qui se sentent « harcelés » sont de plus en plus nombreux. Or nous savons que la notion de harcèlement a été « introduite » en France par MF Hirigoyen, qui s'inspirant des travaux de Racamier, a transformé le pervers narcissique en harceleur. Sous un angle clinique le harceleur et le pervers ne sont qu'une même personne. Que dissimule le succès de cette notion au point de justifier, tout récemment une intervention officielle du président de la république française à son sujet ? Pourquoi voyons-nous partout des « harceleurs » et des pervers ? Pour l'auteur du texte, nous sommes ici en présence d'un phénomène de société en ce qu'il révèle quelque chose de profond sur notre monde. Le harcèlement et la perversion ne sont pas que des maux sociologiques et psychologiques, ce sont des maux politiques et donc philosophiques. Mais que sont ces maux ? Dans le Politique, Aristote assimilait le pervers à celui qui était dominé par son corps et qui avait l'âme fragile. Pour lui, la cité mal gouvernée était précisément celle qui était gouvernée par son corps ? En sommes-nous là ? La thèse qui est soutenue ici est que ces pathologies sont en lien avec nos fantômes et le mythe du vampire et que ces fantômes sont eux-mêmes la marque de nos fragmentations internes et externes. Que sont ces fragmentations ? Elles sont des failles ou des tensions entre des vérités contradictoires qui paraissent également vraies et qui ne trouvent pas de médiation et de médiateurs pour les accorder. L'accroissement de la perversion narcissique et du harcèlement sont donc bien des réalités de notre monde qui révèle que celui-ci est en guerre contre lui-même et à l'intérieur de lui-même. C'est cette guerre que nous cherchons à explorer et que nous cherchons à mettre en évidence avant d'éviter qu'elle ne conduise à notre implosion comme cité et comme société. Relecture et correction du manuscrit par staka.fr